Morgane Gielen: a girl with a dream

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Morgane Gielen: a girl with a dream

La perfection. C'est ce qui revient souvent dans les campagnes de mode. Avec son projet No Babes et No Babes Agency, la photographe Morgane Gielen veut apporter un vent de fraîcheur dans le monde de la mode. En brisant les tabous et les canons de beauté, elle veut permettre aux personnes considérées comme ‘hors norme’ par la société de raconter leur histoire. Voilà qui est picture perfect à nos yeux !

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En 2019, Morgane Gielen s’est lancée comme photographe mode et lifestyle à titre principal. La même année, elle a créé le projet No Babes, un projet photo qui questionne les idéaux de la beauté et brise les tabous. Elle combine ainsi ses deux passions : la photo et son amour des gens. « D’abord, c’était la musique. Je chantais et je jouais du piano. Je vous jure, j’ai même participé à Eurosong For Kids. Ce n’est qu’à quatorze ans, quand j’ai reçu mon premier appareil photo, que je suis tombée amoureuse de la photographie. Dans ma chambre, je demandais à mes amies et ma famille de poser. Avec des looks et ses maquillages dingues, j’essayais de réaliser les plus beaux portraits. »

Marre des étiquettes

Morgane ayant elle-même vécu un événement traumatique et souffrant d’un complexe d’infériorité, elle est partie à la recherche de personnes comme elle : « Depuis toute petite, j'ai une espèce de sens de la justice. J’étais un garçon manqué et je prenais la défense des enfants harcelés. Ce sentiment n'a jamais disparu. Car quand j’ai travaillé comme photographe de mode et que j'ai vu comment on étiquetait les mannequins, qui devaient tous entrer dans une petite case bien précise, et comment ils étaient traités comme des objets, j'ai voulu en faire quelque chose. C'est ainsi que ‘No Babes’ est né. L’essence de mes photos, c’est de mettre des gens vrais devant l’objectif et de leur rendre gloire – imperfections y compris. »

Et même si la body positivity est un sujet important dans son travail de photographe, Morgane ne se cantonne pas à cela. « Quand j’ai démarré ‘No Babes’, je voulais raconter et partager les histoires crues de vrais humains. Je voulais lutter contre les étiquettes et montrer qu’on a le droit d’être vulnérable. Exclure qui que ce soit est impensable pour moi. De la communauté LGBTQIA+ aux paralympiens : chez moi, tout le monde a sa place. »

Non, merci

Quand Morgane a lancé ‘No Babes’, les réactions ont été pour le moins mitigées… « Je savais que je ne devais pas espérer l’enthousiasme du monde de la mode. Mes collègues photographes me disaient que j’étais folle quand j’ai lancé No Babes : ‘ça ne marchera jamais’. C’est très belge comme attitude, mais moi je ne fonctionne pas comme ça. Je vois toujours les choses en grand et je vois des opportunités partout. Heureusement, je suis têtue, et je n’ai jamais laissé tomber. L’échec n’est pas une option pour moi, en fait. Et il faut avoir cette mentalité-là quand on est indépendant, parce que la moitié du temps, vous devrez faire des trucs qui ne vous excitent pas. L’administration, par exemple.J’en vois beaucoup qui ne tiennent pas le coup à cause de ça. Moi je dis qu’il faut persévérer, parce qu’après quelques années, vous pourrez engager des gens qui feront la partie moins agréable de votre boulot. »

Si No Babes n’a pas enthousiasmé ses collègues photographes, les réactions du monde extérieur ont été bien différentes : « Les gens commençaient à venir vers moi en demandant s’ils pouvaient témoigner devant mon objectif. Et quand ils décrivent leur expérience avec ‘No Babes’ comme quelque chose de thérapeutique, pour moi, c’est le summum. Mes modèles le vivent comme une libération, mais moi aussi. Et quand j’ai entendu un public plus large dire qu’ils étaient heureux qu’il y ait enfin une initiative vraiment inclusive en Belgique, j’ai su que No Babes avait réussi. »

Next step

La vague de réactions positives a convaincu Morgane qu’il était temps de passer à un niveau supérieur avec son projet. Un choix mûrement réfléchi ? « Avec ‘No Babes’, j’ai rencontré plein de gens avec un potentiel énorme, mais qui n’avaient aucune chance à cause des idéaux de beauté qui règnent dans le monde de la mode. Quand l’inclusivité est devenue un sujet important, j’ai remarqué que plein d’entreprises venaient chercher des gens sur mon compte Instagram. À première vue, ça semble positif. Mais on se rend compte que ces entreprises n’ont pas l’intention de payer les modèles, sous prétexte qu’ils ne sont pas des mannequins ‘pro’ ou ‘classiques. Alors, j’ai décidé sur un coup de tête de fonder l’agence ‘No Babes’. Nous sommes une agence, pas une bonne œuvre. Revoilà mon sens de la justice. »

Je parlais de mes projets à qui voulait bien l’entendre. C’est ainsi que je me suis construit un réseau.

Morgane Gielen, Fondateur de No Babes et No Babes Agency

Pay it foward

À 28 ans, Morgane Gielen a déjà beaucoup accompli en tant qu'indépendante, mais la photographe reste très modeste : « Depuis que j’ai 14 ans, je sais que je veux être mon propre patron. Au début, j'ai fait beaucoup de shootings gratuits pour rencontrer des gens. Je parlais de mes projets à qui voulait bien l’entendre. C'est ainsi que je me suis construit un réseau. Et ça a porté ses fruits, car lors du lancement de ‘No Babes’, mon réseau m'a soutenue, parce qu'il partageait ma vision. Tous les modèles qui ont travaillé avec moi, les maquilleurs, les stylistes, ils ont tous bossé gratuitement pour moi. C’est une chance incroyable d’avoir un tel soutien. »

Pourtant, le lancement de sa boîte et de ses différents projets n'a pas toujours été de tout repos : « Je suis très créative, mais je ne connais pas grand-chose à l'administration. Au début, je ne pigeais rien à la TVA, je ne savais pas comment fixer mes tarifs, etc. Si je peux donner un conseil, c'est de prendre un business coach. Virtuel ou dans la vraie vie, peu importe. Mieux vous comprenez vos chiffres et vos écueils, plus vite vous vous développerez. »

Mon ambition

Quand nous demandons à Morgane quel avenir elle voit dans sa boule de cristal, elle nous prédit plein de choses : « Mon objectif est d'être aussi reconnue en Belgique que quelqu’un comme Lieve Blancquaert. Je rêve aussi de percer à l’étranger, aussi bien comme photographe qu’avec ‘No Babes’. J'adorerais publier un livre de photos ‘No Babes’ en plusieurs langues. Je me vois bien travailler à un programme télé autour de ‘No Babes’, tout en aménageant tranquillement ma nouvelle maison, où j'aurai peut-être pour la première fois de ma vie un vrai bureau pour moi et mon équipe. J’ai l'ambition de lancer No Babes Agency dans le monde entier, mais on verra bien ce que ça donne. Ça ne fait que 8 mois qu’on a commencé. Et puis dans tous ces projets, il faudrait que je case aussi un moment pour me reposer un peu (rires). »

Et si vous faisiez comme Morgane?

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