Le marché de l’emploi vieillit à vue d’œil : comment appréhender ce phénomène en tant qu’employeur ?

D’après les chiffres, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Ce sont surtout le secteur de la logistique et du transport (14,3 %), ainsi que le non marchand (13,5 %) qui comptent le plus de travailleurs âgés. Les employeurs de ces secteurs, y compris des établissements de soins, entre autres, sont donc confrontés à un défi encore plus grand. Les secteurs de l’horeca, de l’agriculture et de la construction sont pour l’instant les moins affectés par le vieillissement du marché de l’emploi. Ces secteurs occupent chacun moins de 9 % de travailleurs âgés de plus de 60 ans.  

Les travailleurs sont de plus en plus vieux, mais le nombre de jeunes sur le marché de l’emploi n’augmente pas non plus de manière proportionnelle. Les effets du vieillissement touchent donc directement les entreprises, ce qui souligne l’importance de disposer d’une politique mûrement réfléchie en matière de carrière. Pour les employeurs, il s’agit d’un double défi, car ils doivent trouver des moyens à la fois de prolonger la carrière de leurs travailleurs et de garder leurs travailleurs âgés plus longtemps au travail. Pour y parvenir, ils n’ont d’autre choix que de leur offrir un travail (plus) faisable. L’employeur et le travailleur devront explorer ensemble les solutions qui s’offrent à eux et déterminer celle qui leur convient le mieux.  

Comment l’employeur peut-il accompagner au mieux son travailleur vers la pension ? Plusieurs options s’offrent à vous à la fin de la carrière de votre travailleur.  

• Congés supplémentaires : jours de vacances supplémentaires accordés aux travailleurs âgés d’au moins 45 ans dans certains secteurs avec des métiers lourds, tels que le secteur des soins de santé.  
• Jours d’ancienneté : prime accordée par les secteurs ou les entreprises aux collaborateurs qui atteignent une certaine ancienneté. 
• Emplois de fin de carrière : régime permettant aux travailleurs âgés d’au moins 55 ans (ou 50 ans sous certaines conditions) de réduire leurs prestations de travail avant leur pension. Pour compenser (en partie) leur perte de salaire, l’ONEM leur verse une allocation. Cette allocation est accordée dans la plupart des cas à partir de l’âge de 60 ans.  
• Pension anticipée : les travailleurs peuvent raccrocher les gants avant d’atteindre l’âge légal de la pension, à partir de 63 ans avec 42 ans de carrière prouvés, ou à 60 ans après 44 ans de carrière prouvés.  

Outre ces options, les employeurs ont tout intérêt à miser davantage sur la mobilité interne. En permettant à vos travailleurs de changer de poste, vous pouvez les encourager à poursuivre leur carrière plus longtemps. Ils peuvent ainsi acquérir de nouvelles connaissances et compétences à la fin de leur carrière, ce qui peut renforcer leur désir de travailler plus longtemps. Les flexi-jobs ou l’afflux latéral vers d’autres secteurs, tels que l’enseignement (un choix devenu très populaire), constituent également une possibilité. La dernière option, peut-être la moins connue, est celle du double employeur, qui permet à un travailleur de mettre ses services au profit de deux employeurs différents. Le caractère varié des tâches et du cadre de travail peut également constituer un facteur de motivation.  

Pour parvenir à la solution la plus appropriée et la plus pratique pour les deux parties, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Un dialogue constructif entre l’employeur et le travailleur est plus que nécessaire.