Épargne-carrière : les Belges souhaitent prendre leurs jours de vacances sur le long terme

L’épargne-carrière, instaurée par la loi sur le travail faisable et maniable, permet aux travailleurs du secteur privé d’épargner des jours de vacances pour plus tard. Vos collaborateurs peuvent décider de prendre moins de jours de vacances pendant quelques années et d’utiliser les jours économisés pour faire un tour du monde, réaliser des travaux, réduire leur charge de travail ou même arrêter de travailler pendant un certain temps. Ils peuvent ainsi gérer une partie de leur carrière à leur guise et y intercaler des moments de répit s’ils en ressentent le besoin.

Ce régime fonctionne sur base volontaire. En d’autres termes, vous ne pouvez en aucun cas contraindre vos collaborateurs à y participer. De plus, seuls des jours de congé extra-légaux – et non des jours de congé légaux – ainsi que des heures supplémentaires et des heures mobiles gratuites peuvent être économisés en vue d’être utilisés ultérieurement dans la carrière sous la forme de congés.

Partir en vacances n’aura pas été facile l’année passée en raison du coronavirus. Vous ne serez dès lors pas surpris d’apprendre que, d’après notre enquête réalisée à la fin de l’année dernière auprès de plus de 2000 travailleurs, près de trois Belges sur quatre (73 %) admettent vouloir économiser des jours de vacances pour plus tard.

Quelle serait la principale raison qui motiverait les travailleurs à économiser ces jours ? Partir plus tôt à la pension. Un peu plus de la moitié (56 %) des personnes intéressées par l’épargne-carrière souhaitent en effet utiliser leurs jours économisés en fin de carrière.

Bien que le système d’épargne-carrière soit en place depuis 2018, dans la pratique, il rencontre un succès mitigé pour l’instant. En effet, il est encore inexistant dans de très nombreux secteurs, car aucun accord n’a encore été conclu. Le secteur des soins est le secteur par excellence où des heures supplémentaires ont été accumulées pendant la première année du coronavirus et où de nombreux travailleurs ont difficilement pu prendre congé. Malheureusement, ces derniers ne sont pas encore autorisés à économiser des jours de vacances pour plus tard.

L’épargne-carrière pourrait néanmoins constituer une solution, pas seulement pour le secteur des soins, mais aussi pour d’autres où de nombreuses heures supplémentaires ont été prestées. En fin d’année 2020, des milliers de Belges actifs se sont retrouvés avec un surplus de jours de vacances et d’heures supplémentaires. Pour s’en débarrasser rapidement, ils ont donc pris des congés et se sont absentés en masse juste avant la fin de l’année. Différentes entreprises ont dès lors fait face à des problèmes opérationnels. Qui sait, le coronavirus aidera peut-être le système d’épargne-carrière à trouver sa place.